Publié le 13/10/2016
Au bois couvert Bossée

Rénover le patrimoine, bâtir les maisons de demain

Voilà près de 15 ans que Frantz Breuzin a posé ses scies, ses perceuses et ses cloueuses pneumatiques à Bossée, dans le sud du département. Aujourd’hui à la tête d’une entreprise de 15 personnes, il est spécialisé dans la construction de maison et d’extension à ossature bois, dans l’isolation, la couverture et la rénovation du patrimoine local.

Au Bois Couvert, à Bossée, on est spécialiste de la charpente, de la couverture et de l’isolation. Des savoir-faire utilisés pour rénover le patrimoine local et construire maisons et extensions à ossature bois. Pour Frantz Breuzin, charpentier et cofondateur de l’entreprise, ce matériau présente un tas d’avantages. « C’est un procédé de construction assez rapide. On peut tout pré-fabriquer dans nos ateliers et intervenir rapidement. Trois personnes suffisent  pour monter une maison ». Au total, il ne faut en effet qu’un an entre le lancement de l’étude des travaux et la remise des clefs au propriétaire. Chaque essence possède ses spécificités. Le peuplier est par exemple très souple. Il peut être utilisé pour réaliser des arrondis. L’épicéa est léger et robuste à la fois. Le douglas, lui, ne se dégrade pas en extérieur, même sans avoir été traité. Et pour ceux qui pensent au risque d’incendie, la réponse est claire. L’artisan explique que l’embrasement est « possible, comme dans une maison classique ». Et de préciser que « plus le bois est épais, plus il met de temps à brûler, ce qui n’est pas le cas pour le béton qui casse ou de la ferraille qui fond à une certaine température ». C’est la raison pour laquelle le bois est notamment utilisé pour construire les charpentes des bâtiments publics, des écoles… En cas d’incendie, le feu pourra durer plusieurs heures avant que le bâtiment ne s’écroule. Un temps largement suffisant pour permettre aux occupants d’évacuer les lieux. Enfin, ses propriétés de robustesse, de portance, de légèreté offrent une grande liberté architecturale. « On peut vraiment jouer avec les formes et répondre aux demandes les plus originales ».

La rénovation du patrimoine local à l’identique

Avant de s’installer à Bossée, Frantz Breuzin a été Compagnon du tour de France pendant 10 ans. Il se forme alors à la profession de charpentier et rencontre Dominique Sourice qui apprend le métier de couvreur. En 2002, les deux hommes décident de créer leur entreprise. La première année, ils travaillent seuls. « Dans la journée, on était sur les chantiers. Le soir, on assurait les rendez-vous et on faisait les devis ». Le duo fonctionne parfaitement. Rapidement, la Communauté de commune du Grand Ligueillois décide de leur confier des chantiers importants comme la rénovation des toits du Prieuré du Louroux. « Nous avons alors du embaucher plusieurs couvreurs ». Aujourd’hui, Au Bois couvert compte 4 charpentiers et 9 couvreurs. « Lorsque nous réalisons des travaux de rénovation de patrimoine, nous respectons les règles de construction et utilisons les matériaux de l’époque : vieux bois, tuiles en terre cuite, plomb, cuivre, zinc… » Les équipes du Bois Couvert ont ainsi restauré le château d’Assay, celui du Rivau à Lémeré, les chapelles de Vignemont (Loches) et de Saint-Jean-du-Liget, le pigeonnier de l’Abbaye de Seuilly, près de Chinon… Récemment, ils sont intervenus au Château du Clos-Lucé à Amboise. Le bâtiment arrivait au terme d’une importante campagne de travaux de rénovation intérieure initiée il y a près de… 60 ans. « Nous avons déposé et redimensionné 2 poutres de 9 mètres de long dans la grande salle du Conseil de la demeure de Léonard de Vinci. Chacune pesait plus de 2 tonnes ».

Faire confiance à ses équipes et les responsabiliser

Depuis 2009, Frantz Breuzin intervient de moins en moins sur les chantiers. Une obligation plutôt qu’un choix imposée par un carnet de commande bien rempli.  « Je m’occupe principalement des clients. Je vais les voir, je les écoute et je prends les cotes. » L’artisan établit ensuite les devis, travaille sur les plans et transmet les informations au chef de chantier sur lequel il peut ensuite « se reposer ». Pour ce chef d’entreprise, la réussite passe nécessairement par une grande confiance accordée à chacun. « J’essaie que tous se sentent concernés et impliqués dans l’entreprise ». Et ce ne sont pas seulement de belles paroles. Cette année, le patron a par exemple mis en place un intéressement aux bénéfices. Il organise également des réunions de chefs d’équipes au cours desquelles chacun peut discuter ses décisions. « Ils sont sur le terrain donc ils ont des choses à m’apporter ».