Les Jardins de l’Esves se cultivent en famille

Arrivés en Sud Touraine à Civray-sur-Esves en mai 2019, Brigitte Grewe et Benoit Proux ont élu domicile dans un havre de paix et cultivent 30 légumes différents sur une parcelle de 1000 m². Récit d’une belle histoire franco-allemande.

Tout a commencé en Touraine, à Villandry. Benoit Proux était alors menuisier, et Brigitte Grewe, originaire de la région de la Ruhr en Allemagne, était venue en stage dans le cadre de ses études pour enseigner l’allemand. « Nous nous sommes rencontrés, et Gitti (Brigitte) devait repartir en Allemagne pour terminer ses études. J’avais décidé de partir avec elle et de trouver des petits boulots avant de revenir en France. Cela devait durer deux ans, et finalement nous sommes restés sept ans en Allemagne et nos deux enfants sont nés là-bas », explique Benoit Proux qui s’est découvert une passion pour le jardinage lors de son exil. « J’avais 2000 m² de jardin à cultiver, je me suis intéressé à la permaculture, aux techniques de culture japonaises qui prennent soin des sols. J’ai alors commencé à préparer mon projet, celui d’avoir mon exploitation à taille humaine », précise Benoit.

Cap sur la Touraine

En 2017, la famille revient en Touraine, à La Riche. Gitti est embauchée en CDI au Centre Franco-Allemand de Touraine et assure de l’enseignement pour adultes, Benoit lui, obtient un CDI dans une entreprise de paysagisme. « Notre objectif était très clair, et nous souhaitions trouver un lieu pour notre projet », explique le couple. Seulement deux visites ont été nécessaires avant que Benoit jette son dévolu sur une ferme située à Civray-sur-Esves, « nous cherchions un peu plus proche de Tours, mais nous avons vraiment eu un coup de cœur pour cette propriété », assurent Gitti et Benoit qui se sont installés avec leurs deux enfants en mai 2019.

Début de la commercialisation en 2021

Gitti s’investit aux côtés de Benoit pour assurer le travail de la terre, tout en conservant un poste à mi-temps au Centre Franco-Allemand, « j’attends les résultats du CAPES que je viens de passer, je souhaiterais enseigner l’allemand au collège et au lycée », explique-t-elle. De son côté, Benoit cultive 30 légumes « classiques et oubliés » sur 1000 m² de terrain. « J’ai fait le choix d’une agriculture naturelle, je laisse la terre travailler, je ne laboure pas et n’ajoute aucun produit. » Depuis cette année, il a commencé à commercialiser ses légumes, « nous faisons de la vente directe à la ferme une fois par semaine le vendredi après-midi, nous cherchons actuellement un emplacement sur un marché, nous proposons également des paniers à la commande, et nous souhaitons nous adresser aux restaurateurs », précise l’heureux cultivateur des Jardins de l’Esves. Pour ne rien gâcher à leur beau projet, le couple est séduit par le Sud Touraine, « nous avons été agréablement surpris par l’accueil, les gens sont très serviables et sont prêts à nous aider. C’est aussi très beau, cela nous rappelle les paysages du sud de la Ruhr » racontent Gitti et Benoit avec beaucoup d’enthousiasme.