Publié le 28/11/2016
Agrauxine Loches

Des méthodes naturelles pour protéger et nourrir les cultures

Dans son usine de production Lochoise, Agrauxine développe et conçoit des produits de biostimulation ou de biocontrôle à base de micro-organismes. Destinés à l’agriculture, ils sont utilisés pour lutter contre les maladies ou pour stimuler la croissance des plantes. Les explications avec Pierre Grammare, directeur de l’unité de Loches.

Un éclairage puissant, des hommes en combinaison de protection, des gestes précis, une concentration maximum et surtout, pas la moindre poussière. C’est dans cette salle blanche de 250m² que les employés d’Agrauxine fabriquent toute une gamme de produits pour les filières viticole, arboricole, maraîchère et horticole. Réalisés à base de levures, bactéries et champignons, ils sont destinés notamment à protéger les cultures des maladies fongiques. L’utilisation de ces mécanismes naturels est appelée biocontrôle. « Nos produits permettent de réduire l’usage des produits phytosanitaires chimiques de synthèse dans les cultures. Ils contribuent à la réduction des risques pour la santé humaine et l’environnement » explique Pierre Grammare. Agrauxine développe également des solutions innovantes qui améliorent la qualité et le rendement des récoltes. On parle alors de biostimulation. « L’objectif est d’améliorer le fonctionnement de la plante, du sol ou les interactions entre les deux ». Si l’entreprise développe ses propres produits, elle met également son savoir-faire et son expertise en production de micro-organismes au service d’autres industriels. « Nos clients bénéficient de notre outil de production pour l’élaboration de leurs produits dans différents domaines d’application : biocontrôle, biotechnologies, santé humaine et santé animale ».

Améliorer le fonctionnement de la plante, du sol ou les interactions entre les deux

Née en 2002 en Bretagne, Agrauxine compte aujourd’hui 40 salariés. 30 travaillent à Angers, répartis dans les services commerciaux et R&D. Les 10 autres sont à Loches, dans l’usine de production. Ils sont chargés de faire pousser des micro-organismes sur un substrat solide. Un support constitué de blé, de riz ou de seigle. Après avoir été cuit et stérilisé, le substrat est refroidi puis passé en salle blanche pour y être ensemencé. L’ensemble est ensuite enfermé dans un sac de culture placé dans une salle d’incubation où sont contrôlés température, taux de co2, ventilation et humidité pour favoriser la croissance des champignons, levures ou bactéries. L’ensemble du processus est long et extrêmement minutieux. Il nécessite rigueur, respect des normes et des protocoles pour éviter toutes formes de contaminations par d’autres micro-organismes. « La difficulté, c’est qu’ils sont invisibles. Il faut donc être appliqué, attentionné et disposer de bonnes techniques de travail ». Dans les laboratoires, les employés viennent de l’industrie pharmaceutique ou sont microbiologistes. « Par ailleurs, nous pratiquons de nombreux contrôles de qualité ».

8 ans pour mettre un produit sur le marché

Arrivé en Europe dans les années 1990, le biocontrôle a mis du temps à se développer. « Les recherches en laboratoire sont extrêmement longues. Elles ont duré 20 ans ». Après la phase de développement vient celle de l’homologation. Là encore, un véritable chemin de croix. « On ne peut pas avoir une idée et la commercialiser rapidement ». Il faut ensuite prouver que la solution biologique ne pose pas de problèmes éco-toxicologiques et démontrer son efficacité à plusieurs reprises. Problème : pour être traitée, la maladie doit être présente or ce n’est pas le cas chaque année. Et les difficultés ne s’arrêtent pas là. L’utilisation de chaque produit est très spécifique. « Le trichoderme, un champignon filamenteux que l’on utilise pour traiter la maladie du bois de la vigne, n’est homologué que pour cette maladie. Si on veut l’utiliser sur une autre maladie ou sur une autre culture, il faut recommencer une homologation ». Depuis 2016, l’entreprise Agrauxine s’est diversifiée. Elle développe désormais de nouveaux produits basés sur la technique de fermentation sur substrat solide qui s’adressent aux industries de l’alimentation animale et des compléments alimentaires par exemple. « Contrairement à certaines de nos références, ils ne sont pas saisonniers. Ils nous aident ainsi à mieux repartir notre activité tout au long de l’année ».

STA 28/11/2016

Un tour sur la carte

Contact

Agrauxine
18 route de Mauvières
ZI de Tivoli
37600 Loches
Tél. : 02 47 59 00 45
Web : www.agrauxine.com/fr/