Le leader mondial de la radioprotection

Installée sur les hauteurs de Loches, Mirion Technologies (Canberra) est spécialisée en radioprotection. L’entreprise développe et commercialise toute une gamme d’appareils destinés le plus souvent à l’industrie nucléaire. Retour sur l’histoire de l’entreprise avec Jean Jourde, actuel directeur de l’unité lochoise.

« Veuillez-vous garer en marche arrière » conseille-t-on au visiteur arrivant chez Mirion Technologies (Canberra). Pourquoi ? Simplement pour pouvoir quitter le site rapidement en cas de problème. Dans cette entreprise, la sécurité est partout et s’affiche dès les panneaux de signalisation du parking. « Ici on travaille pour l’industrie nucléaire, cela implique la mise en place et l’application de procédures rigoureuses », justifie Jean Jourde, directeur du site de Loches depuis juillet 2015. Après avoir travaillé dans des mines d’uranium au Kazakhstan puis au Niger, ce chimiste de formation a fait le choix de rejoindre cette ancienne filiale d’Areva spécialisée dans la radioprotection et la mesure de la radioactivité.

Sur ce site de 5 000 m², 90 personnes conçoivent et assemblent des appareils destinés à la « protection passive » des personnes exposées aux radiations. « Nous commercialisons du matériel de détection portable, des dosimètres, des spectromètres et des portiques de contrôle fixes. Ils permettent de mesurer l’exposition aux rayonnements ionisants et de vérifier l’absence de contamination ». Ces dispositifs sont vendus aux centrales nucléaires. Ils sont aussi utilisés par la sécurité civile, les pompiers, les hôpitaux… Mirion Technologies (Canberra) assure également la maintenance du matériel. « Nos équipes travaillent ici ou interviennent chez les clients pour entretenir, réparer ou re-calibrer les appareils ». Si 65% du chiffre d’affaires est réalisé en France, l’entreprise progresse régulièrement à l’export. Etats-Unis, Asie, Grande-Bretagne, Europe de l’Est, Afrique, Moyen-Orient… « Aujourd’hui, c’est la Chine qui tire le marché du nucléaire vers le haut. L’Asie et, dans une moindre mesure l’Afrique, représentent pour nous un gros potentiel de développement ».

Pour conserver son avance technologique, Mirion Technologies (Canberra) attache une importance capitale à la R&D. A Loches, un service de 12 techniciens et ingénieurs développe les futurs produits.

La R&D : un moteur de développement

Mirion Technologies (Canberra) se présente comme un leader sur le marché. Créée en 1930, l’entreprise porte alors le nom de Nardeux, du nom de son fondateur lochois, Maurice Nardeux. Spécialisée dans l’électronique et la radiocommunication, elle entre de plain-pied dans l’aventure du nucléaire en France à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les premiers contrats sont signés avec le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) qui commande du matériel de radioprotection. Dans les années 1980, le nucléaire civil est en pleine expansion. « L’activité de l’entreprise est alors résolument orientée vers la mesure nucléaire qui reste depuis notre fonds de commerce ». Pour conserver son avance technologique, Mirion Technologies (Canberra) attache une importance capitale à la R&D. A Loches, un service de 12 techniciens et ingénieurs développe les futurs produits. « Quels que soient les problèmes des clients, nous sommes en mesure de leur apporter des solutions. Ils le savent et nous font confiance. » Autre force de l’entreprise : le Lean Management. Cette méthode d’organisation permet d’augmenter la qualité des produits tout en réduisant les coûts et les délais de fabrication. Chaque atelier de production est ainsi minutieusement organisé pour permettre aux électroniciens et aux monteurs câbleurs d’optimiser leurs tâches. Des plans de montages sont affichés sur les postes de travail et chaque outil possède un emplacement spécifique.

Un changement d’enseigne abordé en toute sérénité

2016 a été pour l’entreprise une année de grands changements. Alors qu’elle appartenait depuis 15 ans à Areva, multinationale française œuvrant dans le secteur de l’énergie et du nucléaire, la société qui s’appelle alors Canberra est rachetée par Mirion Technologies. Fournisseur historique de l’industrie nucléaire, cette société américaine de 1 000 collaborateurs est elle aussi spécialisée en radioprotection. « Ce rapprochement nous permet de constituer une très belle unité avec une implantation géographique plus étendue dans le monde et une stratégie commune ». Le changement d’actionnaire aurait pu créer des tensions, inquiéter les salariés de Loches pour leur avenir. « Il n’y a pas eu de craintes au sein des équipes, affirme Jean Jourde. L’entreprise sait évoluer et s’adapter aux demandes du marché ». Depuis sa création, la structure a en effet changé déjà 4 fois d’enseigne. Le directeur de l’unité de Loches aborde cette nouvelle étape avec confiance et sérénité.