Le mystère de l’œuf et de la poule

Depuis trois générations, la famille Le Flèche élève des poules pondeuses. D’origine bretonne, Daniel Le Flèche est arrivé enfant à Ciran dans ce qui deviendra la ferme familiale. Son père Joseph Le Flèche a créé le premier poulailler en 1963, et l’exploitation est aujourd’hui aux mains de Florent et Hervé, les fils de Daniel Le Flèche.

« Le premier poulailler de plein air de 640 m² a été construit en 1963, nous avions 3 000 poules pondeuses », se souvient Daniel Le Flèche qui a maintenant cédé sa place à ses enfants. En plus de quarante ans, l’élevage familial s’est développé. Il compte aujourd’hui, trois bâtiments, deux de 600 m² et un de 1 200 m² qui accueillent 20 000 poules pondeuses. Reparties par âge, les poules pondeuses arrivent à la ferme à 18 semaines, et assurent la ponte pendant 14 mois avant de connaître un autre destin.

Une bonne hygiène de vie

Les poules gambadent en plein air et rentrent à leur guise dans le bâtiment qui leur est dédié, elles s’y reposent, mangent quatre à cinq fois par jour et boivent à volonté, et bien sûr pondent. « Elles pondent dans des nids à l’abri des regards, les poules sont pudiques », mentionne Florent Le Flèche. Pour favoriser la ponte, chaque détail a son importance, qualité de l’alimentation, eau saine, lumière tamisée, espace suffisant pour s’épanouir. La famille Le Flèche cultive 220 hectares de terre (blé, maïs, orge), 50 % servent à nourrir les poules pondeuses, et l’autre partie de la production est revendue. Au menu des poules, du maïs, du blé, mélangés avec du tournesol pressé distribués via une chaîne de transport d’aliments. 950 tonnes d’aliments sont ainsi distribuées par an.

Sept jours sur sept d’activité

« Une poule met 24 heures pour fabriquer un œuf, c’est un ovule non fécondé », rappelle Florent Le Flèche. Une fois pondu, l’œuf roule sur un tapis puis est transporté automatiquement vers le centre de conditionnement attenant au poulailler. Cinq millions et demi d’œufs sont ainsi conditionnés, vendus et livrés chaque année. « Nous avons un minimum de livraison de 360 œufs. Nous assurons nous-mêmes le transport en Indre-et-Loire et dans le Loir-et-Cher. Cela prend du temps, nous devons rentabiliser nos déplacements », assure Florent Le Flèche qui vend également ses œufs sur le marché à Tours le dimanche matin. L’ensemble de la production est écoulé chaque année, et les frères Le Flèche réfléchissent encore au développement de l’entreprise qui supposera l’achat d’un nouveau bâtiment et une nouvelle embauche pour compléter l’équipe de quatre personnes à temps plein.