Vassort et Joubert : l’art de remonter le temps

L’horlogerie Vassort et Joubert s’exposera les 15 et 16 septembre pendant les Journées du Patrimoine au Musée des Beaux-Arts à Tours et ouvrira ses portes à Loches, les 12 et 13 octobre à l’occasion des Journées des Entreprises du Patrimoine Vivant (EPV). En France, une dizaine d’horlogers a été gratifiée du prestigieux label EPV. Rencontre avec Gilles Vassort, maître horloger.

Installé en 1991 à Beaulieu-lès-Loches, Gilles Vassort a pu s’établir dans son atelier actuel en 1998 grâce au soutien de Loches Développement. « Je leur dois beaucoup car ils ont acheté les murs et nous avons mis en place un crédit-bail. Cela m’a permis d’avoir une vitrine, cela a changé mon activité », explique Gilles Vassort. Ancienne droguerie, on peut encore aujourd’hui voir les casiers de l’époque. Spécialisé dans la restauration de montres et d’horloges, Gilles Vassort a formé un apprenti, Arnaud Joubert, qui est devenu en 2014 son associé. A eux deux, ils relèvent les défis. « Les gens nous amènent une montre ou une pendule cassée, et il y a un problème à résoudre. Cela peut prendre du temps, mais c’est gratifiant de réussir là où d’autres ont échoué », raconte avec passion l’horloger.

Pièces anciennes et complexes !

Entrer chez Vassort et Joubert, c’est prendre la notion du temps, le son des pendules et horloges rythme les minutes, les heures. Mais c’est aussi partir dans un voyage, montre Gousset du XIXe, montres du XVIIe et XVIIIe siècles, horloges comtoises, « la pièce la plus ancienne que j’ai restaurée c’était une petite horloge de table du XVIIe siècle » se souvient Gilles Vassort. Si la Franche-Comté est le berceau de l’horlogerie en France, la région Centre n’a pas à rougir car elle a vu exercer le « magicien-horloger » Jean-Eugène Robert-Houdin. « Il a fabriqué des horloges magiques et mystérieuses. Restaurer ses pièces, c’est toujours très compliqué et passionnant », raconte Gilles Vassort qui a restauré « L’Escamoteur » (voir vidéo ICI) mais aussi deux horloges de Robert-Houdin qui sont exposées au Musée de la Magie à Blois. Des mécanismes fascinants qui nécessitent plus de 300 heures de travail.

« De l’infiniment petit à l’infiniment grand » !

Les horlogers ne craignent pas la complexité. « Nous restaurons des mécanismes qui mesurent quelques millimètres, c’est un travail minutieux, nous travaillons avec une loupe et des outils spécifiques. A l’opposé, nous recevons aussi les mécanismes d’horloge d’édifice (clochers, mairies, écoles, châteaux). Ils font parfois deux mètres de long », explique Gilles Vassort qui a restauré l’horloge de la mairie de Loches. Petites ou grandes pièces, la méthode est la même, il faut démonter, nettoyer, puis rectifier les imperfections en s’adaptant au mécanisme. « Il y a beaucoup de manipulations. On arrive au résultat petit à petit », précise Gilles Vassort.

Développer la partie commerciale

La demande est permanente et les horlogers accueillent une clientèle locale mais aussi parisienne et même étrangère. « Nous avons des clients en Suisse. Nous avons restauré une montre pour des Suisses qui étaient en vacances à Loches et depuis ils nous ont envoyé beaucoup de clients. Les Suisses ne sont pas spécialisés dans la restauration », raconte Gilles Vassort en souriant. Pour des raisons familiales, Arnaud Joubert partage sa vie entre l’atelier lochois et la région parisienne. « Arnaud va développer la partie commerciale et faire de la prospection en région parisienne. Dans un deuxième temps, il y aura certainement un deuxième atelier là-bas », conclut le Maître Horloger.

Jours d’ouverture et horaires : du mardi au samedi de 9h à 12h et de 14h à 18h30