Thibaut Rézeau forge son avenir
Ferronnier d’art, forgeron et chaudronnier, Thibaut Rézeau se lance à tout juste 25 ans dans l’aventure entrepreneuriale. En travaillant à l’enclume comme les anciens, il cible une clientèle à la recherche de qualité et d’authenticité. Une orientation à contre-courant qui lui vaut déjà de belles commandes.
Dans la ferme familiale, à Sepmes, un griffon superbe trône à l’entrée de la forge. On devine derrière cette monumentale sculpture de métal représentant le corps d’un aigle greffé sur l’arrière d’un lion la ténacité, l’indépendance et la maîtrise du jeune Thibaut Rézeau. «J’ai une préférence pour ce type de grands ouvrages, celui-ci, je l’ai réalisé pour moi, il m’a fallu deux mois» commente t-il.
Passage par une licence
Depuis longtemps déjà, Thibaut a le métal dans la peau : «j’ai commencé à bricoler tout jeune, je me suis fabriqué un buggy pour aller sur les chemins de campagne et puis j’ai voulu y consacrer mes études». Après un bac en réalisation d’ouvrage chaudronnerie, il poursuit par une licence en structure métallique option assemblage soudé, à Nîmes. Il travaille en usine pendant 3 ans puis se lance, en septembre dernier, créé une EIRL et commence à battre le fer dans un atelier reconverti en forge. «Je l’ai aggrandi, ça me permet de commencer à moindre frais et de profiter d’un cadre de travail très attractif, en pleine campagne !» explique Thibaut.
C’est en forgeant...
Le jeune homme a toujours travaillé le métal à froid, or le travail à la forge est davantage recherché, de plus en plus rare aussi. Alors Thibaut franchit le pas dès le début de son activité pour répondre aux premières commandes : luminaires, rampes d’escalier, portails, etc. «Ma clientèle sait parfaitement ce qu’elle veut, et certaines formes ne peuvent être obtenues que par un travail à l’enclume et la forge. Le rendu, les finitions offrent plus de cachet et collent au style ancien». En novembre, Thibaut participe à Tours au salon L’Art au quotidien, l’un des rendez-vous majeurs des métiers d’art en France, il rencontre un public averti, séduit par son travail.
Peu après, il décroche un chantier pour le Château-Gaillard à Amboise, 60 mètres de garde-corps, avec des bagues toutes forgées et donc uniques, des soudures très fines et presque invisibles sous les peintures. Un travail long et minutieux que Thibaut veut parfaire dans ses moindres détails : «je passe du temps sur mes ouvrages mais le résultat doit être irréprochable car je mise beaucoup sur le bouche-à-oreille». Le jeune Septimois peut être confiant. Ses premiers clients ont de nouveau fait appel à son «savoir-fer».