Publié le 28/06/2018
28 juin 2018 Orbigny

Réduction des gaz à effet de serre : les éleveurs laitiers du Sud Touraine s'engagent

Des bilans énergétiques sont réalisés au sein des élevages de vaches laitières notamment par la laiterie de Verneuil-Coopérative Touraine-Berry, au bénéfice de ses adhérents. L’objectif : améliorer les pratiques afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les exploitations laitières. Nous avons suivi Soline Vivien, technicienne de la laiterie de Verneuil, au GAEC Gasseau à Orbigny, lors de la remise du diagnostic le mercredi 27 juin.

Les bilans Cap’2ER® (outil développé par l’Institut de l’Elevage) sont effectués depuis 2016 au sein de la laiterie. Ils s’inscrivent dans le cadre de la démarche nationale « ferme laitière Bas Carbone », mais la laiterie de Verneuil était déjà sensible au sujet depuis 2011. « C’est une démarche vertueuse », explique Soline Vivien, « les premiers bilans étaient réalisés en partenariat avec l’entreprise Saint Michel (Contres) pour s’inscrire dans une démarche respectueuse de l’environnement. Pour nos élevages, c’est aussi un moyen d’améliorer les performances techniques et économiques, qui sont reliées aux performances environnementales », mentionne la technicienne.

 

Les diagnostics énergétiques s’effectuent en plusieurs temps. Il y a tout d’abord la collecte de nombreuses informations sur l’exploitation recueillies auprès de l’éleveur (surfaces exploitées, cheptel, utilisation de carburant, production d’aliments, production laitière, haies, bois, mares, ruisseaux…). Puis toutes les informations sont analysées à l’aide du logiciel Cap’2ER® référencé au niveau national. Vient ensuite le temps des conclusions exposées à l’éleveur avec des préconisations ou conseils pour améliorer les performances de l’élevage.

« En fonction des exploitations, les éleveurs peuvent améliorer différents critères, mais nous mettons aussi en valeur la captation de carbone permises par les prairies, les haies, les étangs présents au sein des exploitations, qui préservent la biodiversité, tant la faune que la flore. Les agriculteurs ne sont pas les premiers pollueurs, et ils sont soucieux de l’environnement », mentionne Soline Vivien.

Le GAEC Gasseau travaille en famille pour produire 813 000 litres de lait (Délices de Touraine-Premium) par an, sur une exploitation de 126 hectares et 88 vaches laitières. « Le bilan du GAEC Gasseau est bon», annonce Soline Vivien. Suite à l’échange avec la technicienne, Yannick et Françoise Gasseau envisagent quelques améliorations sur le long terme. « Nous pouvons encore améliorer notre bilan en achetant moins de matières azotées pour nourrir nos vaches. Nous pensons cultiver de la luzerne, et nous venons d’introduire du soja et des féveroles. Il faut aussi être prudent mais nous cherchons à acheter moins à l’extérieur », mentionne Yannick Gasseau. La consommation d’électricité est élevée au GAEC Gasseau, « nous pouvons installer un pré-refroidisseur en amont du tank, le lait arrivera alors à 20 °C dans le tank au lieu de 37 °C pour être ensuite refroidi entre 2 et 4 °C. ». Soline Vivien précise que les vaches qui ne produisent pas de lait augmentent le bilan carbone, et encourage par exemple les éleveurs à avancer l’âge au premier vêlage à 24 mois. « Nous sommes proches de cet âge, nous pouvons avancer un peu, cela nécessite d’être pointu en élevage et alimentation », mentionne l’éleveur. La consommation de carburant peut également être diminuée en utilisant du matériel adapté, « nous allons réfléchir, il faut y aller progressivement », précise Yannick Gasseau.

Fin 2018, la laiterie de Verneuil aura audité 19 exploitations (sur 100 exploitations bovins lait que la laiterie collecte). Cela permet aussi d’obtenir un référentiel laiterie, d’optimiser les différents systèmes d’exploitation, toujours dans le but d’améliorer certains critères et d’avoir des fermes bas carbone sur le territoire.