L’Atelier pour Soi un temps de partage pour se reconstruire

Créé en 2020 par Anne Jouanneau, conseillère en insertion professionnelle au sein du CIAS et Gwenaële Lefort, conteuse et clown, l’Atelier pour Soi est proposé aux bénéficiaires du RSA et demandeurs d’emploi du Sud Touraine. Ce temps de partage permet de libérer les esprits grâce à des techniques mêlant art vivant, expression corporelle et pair-aidance. Explications et témoignages.

« L’idée est née en 2019, avec Gwenaële nous avons pensé que l’art du clown pouvait être une technique utilisée en insertion. Nous avons souhaité proposer une nouvelle méthode pour les personnes en recherche d’emploi, c’est comme ça que l’Atelier pour Soi a démarré en 2020 à Beaulieu-Lès-Loches », explique Anne Jouanneau, conseillère en insertion socio-professionnelle au CIAS (Centre Intercommunal d’Action Sociale) de Loches Sud Touraine. L’Atelier pour Soi se tient mensuellement (Janvier à juillet 2024). Au départ, il était destiné aux bénéficiaires du RSA sur prescription des travailleurs sociaux puis l’offre s’est étendue aux demandeurs d’emploi. « Parmi les bénéficiaires du RSA que j’accompagne, j’ai rapidement identifié les personnes qui pourraient y trouver une valorisation dans leur parcours d’insertion. J’ai proposé à plusieurs de se rendre à l’information collective et 4 femmes se sont inscrites spontanément. Leur retour est très positif, prenant plaisir à y aller chaque mois », exprime Véronique Gadin, conseillère en insertion socio-professionnelle au sein du GRETA Centre Val-de-Loire.

« On laisse les émotions et le corps parler »

Une matinée par mois, les ateliers sont coanimés par le tandem Gwenaële et Anne et ils sont avant tout placés sous le signe de la bienveillance. « Les techniques utilisées sont celles du clown, on privilégie l’écoute du groupe, on laisse nos émotions et notre corps parler. Dans ce groupe, dont nous faisons partie, il y a un accord tacite qui est de ne jamais juger et que rien ne sorte du groupe. Ce sont des moments très forts, parfois les gens pleurent, se livrent aussi beaucoup sur leurs expériences, c’est libérateur mais c’est important que chacun respecte bien les émotions des autres. Le groupe est aussi un vecteur qui permet de s'aider les uns les autres », exprime Anne Jouanneau très satisfaite du succès de cet atelier.

« Ça m’a aidé pour restructurer ma vie »

Armelle Cachon a participé cette année au cycle d’ateliers. « En 2014, je travaillais à Paris en tant que commerciale à l’export dans une grande entreprise, j’ai fait un burn out, et je suis venue m’installer en Sud Touraine comme photographe. Mais d’autres soucis familiaux et de santé se sont ajoutés et j’ai vécu une grande période difficile au cours de laquelle j’étais aussi très isolée. J’ai commencé à participer aux ateliers de cuisine du CIAS et puis un jour, Anne est venue nous présenter l’Atelier pour soi. J’y suis allée et je peux dire qu’il m’a permis de sortir d’une certaine forme de misère sociale, et il m’a aussi aidé pour restructurer ma vie. Aujourd’hui je suis en formation pour me tourner vers les métiers du secteur médico-social », exprime Armelle.