Le Sud Touraine affiche un taux de chômage de 5,9 %, un des plus faibles de la Région Centre !
Les derniers chiffres du chômage en Centre-Val de Loire ont été présentés le 21 novembre dernier à Orléans en présence de la Direction de l’Emploi du Conseil Régional, de la Banque de France et de la Banque des Territoires. La Communauté de communes Loches Sud Touraine affiche un taux de chômage de 5,9 %, en troisième position des taux les plus faibles sur l’ensemble de la Région. En France, le taux de chômage est à 7,3 %. Marc Angenault, Maire de Loches et vice-Président de la Communauté de Communes Loches Sud Touraine en charge du développement économique et de la contractualisation nous livre son analyse.
Sud Touraine Active : Quel regard portez-vous sur ce nouveau taux de chômage ?
M. Angenault : C’est tout d’abord un bon chiffre pour un territoire rural, qui ne bénéficie pas, comme Chinon par exemple, d’un pôle fort comme la centrale nucléaire qui propose beaucoup d’emplois directs et indirects avec les sous-traitants. Chinon, avec 5,8 %, suit de près Vendôme avec 5,6 %, qui bénéficie du TGV et d’une proximité plus grande avec la région parisienne. Pour un territoire rural comme le nôtre, c’est plutôt bien alors même que nous n'avons pas un pôle industriel fort .
STA : Comment s’explique la baisse constante du taux de chômage à Loches depuis 2019 ?
M. Angenault : En effet, notre taux de chômage est de 0,7 point plus faible qu’en 2021 ! Ce qui fait la force de notre territoire, c’est que nous avons un tissu économique extrêmement diversifié avec des entités petites ou moyennes qui ont relativement peu souffert des crises successives de 2008 (subprimes), de 2011 (crise de l’euro), et la crise sanitaire ensuite. Nous avons gardé une certaine dynamique économique, et avec la relance post-Covid, il y a eu une demande très forte. Les entreprises ont dû produire plus, aussi bien en services qu’en biens, et elles ont eu besoin de salariés.
STA : Ce chiffre peut-il encore baisser ?
M. Angenault : Aujourd’hui, on peut difficilement descendre en dessous de ce taux de chômage. Il y a tout d’abord ce que l’on appelle un "stock naturel", un turn-over entre 4 et 5% en fonction des territoires, qui représente les gens en mutation, ou ceux qui sortent des études et qui s’inscrivent au chômage avant de trouver un emploi. Et il y a également des gens qui sont fortement éloignés de l’emploi, il faut prendre le temps de les former et de leur redonner une capacité à retrouver de l’emploi. Nous ne sommes donc pas au niveau plancher, mais nous n’en sommes pas loin. Les difficultés que nous rencontrons aujourd'hui sont davantage liées aux tensions sur le marché de l'emploi avec des entreprises qui sont à la recherche de salariés.
"Le pari pour nous, c’est de conserver les personnes en activité sur le territoire"
STA : L’offre est donc aujourd’hui plus forte que la demande, comment résoudre cette équation ?
M. Angenault : À ce jour, oui c’est le cas. Mais 2023 va être une année compliquée et c’est encore très difficile de dire s’il y aura beaucoup de dégâts au niveau économique. Nous allons évidemment être confrontés au surcoût des énergies : quelques entreprises, dont une principalement, sont fortement consommatrices d’énergie mais dans leur process, l’énergie n’est pas la part la plus importante. Des artisans peuvent en revanche être concernés, comme les boulangers par exemple. Malgré tout, nous devrions nous en sortir et conserver une certaine tension sur le marché de l’emploi.
Le pari pour nous, c’est de conserver les personnes en activité sur le territoire, car nous avons toujours ce problème de déséquilibre entre les sorties et les entrées : chaque jour pour travailler, 4000 personnes viennent en Sud Touraine mais 8000 quittent le territoire. Il faut que ce delta se réduise et que l’on conserve ces actifs qui habitent ici mais travaillent ailleurs. Il faut aussi que les jeunes qui sont en formation supérieure reviennent en Sud Touraine, à travers l’alternance notamment, en étant accueillis pour la partie professionnelle dans les entreprises locales.
La dynamique est là mais elle s’entretient par la formation et par notre capacité à garder les forces vives sur le territoire. Notre mission est aussi de montrer aux salariés qu’il y a du travail sur ce territoire, qu’il y a du potentiel avec des entreprises intéressantes qui savent accueillir, dont les conditions de travail sont bonnes et avec des capacités d’évolution. Comme nos entreprises se développent et progressent, l’évolution est mécaniquement là, mais en effet, le manque de main de main-d’œuvre est un frein au développement. C’est la quadrature du cercle ! C'est la raison pour laquelle l'attractivité du Sud Touraine est pour nous un sujet majeur. Avec Sud Touraine Active, le service de développement économique de la Communauté de Communes Loches Sud Touraine, nous avons ainsi réalisé deux campagnes de communication : l'une en 2019, "Ton boulot est dans le Sud !", l'autre cette année, "Travaillez local" pour dire haut et fort que nos entreprises recrutent et qu'il fait bon vivre et travailler ici. On doit rester très actif sur cette stratégie.