Tristan Voydie, l’effet bœuf
À La Celle-Saint-Avant, Tristan Voydie a trouvé une jolie façon de passer le cap de la trentaine. Le 5 septembre dernier, il a réouvert la boucherie-charcuterie du village, fermée depuis deux ans.
Début septembre, Tristan Voydie n’a pas eu besoin de se présenter quand il a ouvert le rideau de sa boucherie. À La Celle-Saint-Avant, tout le monde le connaissait déjà, et pour cause : c’est un enfant de la commune. « J’y suis arrivé à l’âge de 7 ans », précise ce Parisien de naissance. Cet ancrage local saute aux yeux : à La Celle, il met à peine le pied dehors qu’un voisin vient lui tailler le bout de gras. « Les gens ne viennent pas seulement acheter de la viande ; ils recherchent aussi le moment d’après la journée, illustre Tristan Voydie. Ça parle de la pluie et du beau temps et comme tout le monde connaît tout le monde, il y a toujours des histoires à raconter. »
Visiblement, le côté commerçant du métier plaît au jeune boucher. « Je suis quelqu’un d’assez sociable », résume ce trentenaire, qui a donc rouvert avec sa sœur la boucherie de La Celle Saint-Avant, fermée depuis que Monsieur Morice décida, deux ans plus tôt, de plier boutique pour se concentrer sur ses affaires de Sainte-Maure et Descartes.
Revenir sur ses pas, et plutôt deux fois qu’une
Si Tristan Voydie est un enfant de La Celle, il connaît également fort bien les recoins de son (nouveau) magasin pour y avoir auparavant travaillé durant cinq ans en tant que salarié, avant de migrer à Montlouis-sur-Loire, chez Stéphane Ory puis chez Stéphanie Hein, Meilleur Ouvrier de France en 2022. Toutes ces lignes successives, auxquelles on peut également ajouter cinq années en grande surface, ont fait de Tristan Voydie un professionnel aguerri. Quoi de surprenant, alors, à le voir franchir le pas la trentaine tassée ? « Ça faisait longtemps que je voulais monter mon entreprise ; j’ai senti que c’était le moment », explique-t-il aujourd’hui, en ayant trouvé dans le village qui le vit grandir les conditions propices à son projet. Il loue en effet les murs de son commerce à la Communauté de Communes Loches Sud Touraine, a obtenu l’aide de la mairie de La Celle pour financer des investissements matériels et a pu compter, plus globalement, sur un écosystème institutionnel (Chambre des Métiers, Initiative Touraine) mobilisé comme un seul Homme. « J’ai l’impression que tout le monde a monté ce projet avec moi », résume Tristan Voydie.
Après quinze jours d’activité intense -ses journées commencent à 5h du matin-, le boucher-charcutier admet un zeste de fatigue, compensée par son plaisir de participer à la redynamisation du commerce local, avec sa patte et une méthode de travail qu’il résume simplement : « j’optimise mes carcasses », afin d’en tirer toutes les parties et d’éviter le gaspillage. « C’est ce que faisaient les bouchers depuis le Moyen-Age, et ce qu’ils devraient toujours faire », insiste ce boucher, qui affirme préférer manger moins de viande, « mais de la viande de meilleure qualité ». À plus long terme, Tristan Voydie se voit profiter de sa nouvelle vie de patron- boucher à La Celle « jusqu’à la retraite ». Pas étonnant quand on aime à ce point tailler la bavette.
Contact
Boucherie-charcuterie Voydie
21, rue Nationale
37160 La Celle Saint-Avant
02 45 34 17 55