Anna Shoji, quand le Japon se cultive à Ligueil

Depuis trois ans, Anne Shoji a choisi Ligueil pour ancrer son activité de maraîchage de légumes japonais. Née à Tokyo, cette Japonaise a très vite survolé les frontières. Avec ses deux hectares de terre qu’elle cultive avec soin, elle harmonise son amour du Japon et de la cuisine. Les plus grands chefs japonais officiant dans les restaurants étoilés de Paris ont choisi ses légumes et viennent parfois à Ligueil pour faire leur sélection.

Anna Shoji parle le japonais, l’anglais et le français. Elle a exercé le métier d’interprète et de coordinatrice de projet internationaux, « j’aidais les entreprises japonaises à se développer à l’étranger. J’ai toujours travaillé pour faire découvrir le Japon », explique Anna. Lors d’une mission de plusieurs mois en Algérie, elle décide de cultiver des légumes japonais, « ça m’a beaucoup plu, c’est la première fois que je travaillais la terre », se souvient Anna. Lors de ce séjour, elle vient visiter la France et l’idée de venir s’y installer germe dans son esprit.

« Je me souviens très bien la première fois que je suis venue voir ce terrain, il y avait un coucher de soleil et le ciel était rose et fuchsia, c’était magnifique »

« Pour m’établir, je cherchais un endroit avec un climat doux et humide, semblable à celui du Japon, on m’a parlé de la Touraine, le jardin de la France », raconte Anna Shoji.
« Je recherchais peu de terre, et je voulais reprendre une exploitation qui travaillait déjà en bio », se souvient Anna. C’est grâce à l’association Terres de lien qu’elle a été mise en relation avec Monsieur Nonin, agriculteur bio installé à Ligueil. « Je me souviens très bien la première fois que je suis venue voir ce terrain, il y avait un coucher de soleil et le ciel était rose et fuchsia, c’était magnifique », raconte Anna Shoji.

Aux côtés des grands chefs japonais

Anna Shoji cultive des légumes japonais, très prisés dans les restaurants gastronomiques français étoilés. « Les légumes japonais se mangent presque crus pour garder la saveur et le croquant », explique Anna. Sous ses cinq serres, elle cultive navets, tomates, aubergines… mais aussi des herbes, des épices comme le poivre de Sansho ou le myoga, le gingembre japonais. « Quand j’ai commencé, j’ai démarché des chefs, et ils sont tous devenus mes clients. » Forte de son succès, et séduite par sa vie ligolienne, Anna Shoji échafaude de nouveaux projets. À terme, elle aimerait reconstituer un mini village japonais. « J’ai envie de faire découvrir la culture japonaise. J’envisage de construire deux cabanes avec une décoration japonaise pour faire des chambres d’hôtes. J’aimerais aussi animer des ateliers créatifs, des dégustations et des ateliers de cuisine japonaise. »

Reportage paru dans le Mag Loches Sud Touraine de l'été 2019.