À Cormery, le Phénix à la flamme
Depuis un gros mois, Maeva Joubert et Jean-Paul Raffestin sont les nouveaux patrons du Phénix, un bar-restaurant qui sent bon la convivialité et le brownie au chocolat.
Ce jour-là, le Phénix est fermé, mais deux dames d’un certain âge, qui n’avaient pas vu l’écriteau, ouvrent quand même la porte du bar. « Désolé mesdames… », commence à leur dire Maëva Joubert, avant de se raviser. « Allez, je vais vous faire votre petit chocolat et votre petit allongé, c’est bien parce que c’est vous ! » L’anecdote, loin d’être une incitation à braver les horaires d’ouverture du troquet, résume deux choses : d’une part Maëva, la nouvelle patronne du Phénix, sait recevoir ; d’autre part, la clientèle féminine s’y sent visiblement à son aise. Et ce n’est pas pour déplaire à la gérante, qui dit vouloir « amener un côté un peu plus féminin au bar. L’idée est de faire un endroit convivial avec un côté familial, où les gens se sentent bien, en sécurité. »
« C’est incroyable, ici il n’y a que des gens gentils ! »
On cause, on cause, et pendant ce temps-là, Jean-Paul s’active en cuisine, planifie les menus à venir et les courses à faire. Une douce odeur de brownie au chocolat monte aux narines, une des spécialités du Phénix avec le tiramisu, paraît-il. Ici, hormis le buffet d’entrée, « tout est fait maison ». De la restauration de bistrot, copieuse à souhait selon les clients, à moins de 20 € pour une formule complète. Jean-Paul Raffestin a plusieurs années d’expérience en restauration, un domaine dont est également issue Maëva mais qu’elle a quitté assez jeune, pour cause de caractère un peu trop… fougueux. Elle se dirigea ensuite vers le service à la personne au sein d’une association s’occupant de personnes âgées et handicapées. « J’ai adoré, raconte-t-elle. Ça m’a appris la patience et à ne pas être pessimiste. Car quand on voit des sourds et muets se marrer à longueur de journée, on se dit qu’on n’a pas trop à se plaindre. »
Le goût des autres, Maëva l’a ensuite cultivé dans un bar-tabac où elle est allée frapper un peu par hasard, et par défi. « Je me suis épanouie dans le côté relationnel avec la clientèle », résume-t-elle. Ça + ça + ça… fait qu’aujourd’hui, derrière le comptoir du Phénix, elle se sent définitivement à sa place. « Bah oui, j’aime les gens, découvrir de nouvelles personnalités, discuter avec les clients. Juste prendre le temps de sourire et de demander comment ça va. » Bienveillante mais respectée, surtout quand il faut faire avec des clients grisés par l’apéro. « Au bar, on doit être courtoise et polie, mais aussi montrer son tempérament. D’ailleurs, on a souvent dit de moi que j’avais une main de fer dans un gant de velours... »
Bonne ambiance
La douceur du velours, Maeva et Jean-Paul l’ont semble-t-il retrouvée à Cormery, ce dont ils seraient presque étonnés. Car après avoir travaillé à Luynes et dans le rude Morvan, « ils n’avaient pas prévu de reprendre une affaire dans le sud Touraine. Mais on est vraiment tombé amoureux de l’endroit, du village. On sent qu’il y a un esprit d’entraide, une génération d’artisans soudés. Et la mairie a été adorable.»
C’est pour rendre à cet accueil et aux institutions (Initiative Touraine, banque, brasserie Licorne…) qui les ont accompagnés dans leur reprise que Maëva et Jean-Paul souhaitent leur Phénix vole de ses propres ailes. « Si on est ici, c’est grâce à tous ces gens-là. On veut leur montrer qu’ils ont eu raison de nous faire confiance. » Pour cela, le couple développe un petit programme d’animations en proposant une soirée particulière le vendredi soir : happy hour, musique, karaoké, DJ… La thématique changera au gré des envies de Maeva et Jean-Paul, mais au vu de leur enthousiasme, peu de chances qu’on se dirige vers du bridge et des mots croisés.
Contact
Le Phénix
3 rue Nationale
37 320 Cormery
02 47 43 48 24